L’apprentissage en question commence dès la sortie de l’arrêt-au-port de Saïgon, où de nombreux Vietnamiens se jètent sur toi pour attirer ton attention vers leurs services de taxi. Il existe les taxis traditionnels tels que nous pouvons les connaître, mais également des « taxis-moto », communément appelés « xe om« . Et donc… Il ne faut jamais prendre un taxi sans avoir préalablement négocié le prix de la course !
La premier choc est visuel et sonore. La circulation. Des motos qui grondent. Des motos en contre-sens. Et des motos partout…

Le deuxième choc est olfactif. Les odeurs de viandes grillées. Les odeurs de riz bouilli. Et les odeurs de la rivière…
Enfin, le troisième choc relève davantage du comportement des gens. Personne ne s’énerve. Personne n’est agressif. Et personne ne s’énerve…!
Malgré la foule de moto-bikes envahissant la ville, les Vietnamiens sont des personnes très « zen ».

Leur notion du temps est différente de la nôtre. Ici, on est pas pressé. Ici, on ne court pas dans les rues. On ne marche même pas dans les rues ! En effet, même pour parcourir 500 mètres, on se déplace en vélo, moto ou voiture. Telle est la façon de vivre des Vietnamiens. C’est même mal vu, d’un point de vue social, de marcher sur les trottoirs.
Lorsque je suis arrivée à Saïgon il y a plusieurs semaines, j’ai eu le sentiment d’attérir sur une autre planète… Comme si j’avais été parachutée dans un film devant apprendre mes textes, savoir où me positionner face à la caméra, et observer les autres acteurs pour jouer mon rôle. Le choc culturel est tellement intense que tu te rends réellement compte de la différence qu’au bout d’une dizaine de jours.
Un autre choc : la mode vestimentaire. Les femmes sont habillées en « pyjama » de soie.

Pyjamas à fleurs. Pyjamas à rayures. Et pyjamas à motifs… Je peux tout à fait comprendre cet engouement pour cette matière légère au vue d’un climat tropical et humide. Mais de là à trouver ça « in« … J’ai même vu une femme en « pyjama » avec une veste de costume noire !!
Il est désormais temps d’aborder le choc culinaire. Choc tout aussi intense et folklorique. Riz frit. Poulets (forts maigrelets) au citron vert. Riz bouilli. Boeuf au « pot au feu ». La phở (soupe traditionnelle de nouilles à base de farine de riz se mangeant à n’importe quelle heure – n’importe où). Poisson blanc bouilli au céleri. Riz. Rouleaux de printemps. Calmars frit. Crevettes étuvés au lait de coco. Le Banh xeo (chaude crêpe jaune croustillante dans lequel dorment des pousses de sojas, des tranches de porcs et des crevettes). Riz. Riz. Riz. Et Riz… Riz le matin. Riz le midi. Riz l’après-midi. Riz le soir. Riz la nuit ?

Quant à la nourriture plus exotique… Des mamelles de chèvre grillées. Du cobra. De la cervelle de singe. Du python. De la chauve-souris. Des insectes grillés. Du chien. Du chat. Et autres trouvailles « grillables »…
Le dernier choc et pas le moindre. La pauvreté.

Des cabanes en taule. Des gens vivant sur un bout de trottoir. La saleté (les Vietnamiens ne comprennent pas le respect pour l’environnement et la nature, car ce n’est pas leur priorité première…). Des gens qui te sollicitent à chaque coin de rue pour que tu leurs achètes « n’importe quoi ». Les Vietnamiens ont toujours quelque chose à te vendre au premier abord ! Ce qui m’a particulièrement affecté les premiers jours est la différence sociale que peut sous-entendre la différence de couleur de peau. Le regard qu’on te jète lorsque tu vas au « Ben Thanh Market ». Regard qui se traduit de la sorte : « Tu es Occidental. Donc tu es riche. Donc tu dois m’acheter quelque chose pour m’aider à vivre »…
Terminons sur une note plus colorée. Saïgon est une ville très animée.

Beaucoup de restaurants. Beaucoup de bars. Beaucoup de magasins. Beaucoup d’étrangers. Beaucoup de p****. Beaucoup de boîtes de nuit. Beaucoup de « beauty salons ». Beaucoup de « centres de massage ». Ce qui m’amène à conclure sur la Grande (avec un grand « g ») notion du « Service » (avec un grand « s ») des Vietnamiens. Prenons quelques exemples. Tu entres dans un « beauty salon ». Tu demandes un « shampoo ». On t’offre 25 minutes de massage cranien en plus. Ensuite. Tu entres dans un magasin. Tu regardes les vêtements. On te suit partout au cas où tu aurais besoin de quelque chose. Enfin. Tu entres dans un restaurant. Tu regardes le menu. On vient te voir pour te proposer de commander les plats appréciés. Dernier exemple. Tu cherches désespérément un xe om pour te déplacer. On s’arrêtera pour t’emmener où tu veux aller (même si on ne sait pas par quel chemin prendre).
C’est ça, l’esprit Viêt. !
Commentaires récents